PRÉFACE :
Aède maintenu sous la tutelle d’une amante exigeante mais farouche-ment indépendante, ABDELOUAHID BENNANI entend les voix les plus secrètes du monde inanimé. Il n’en est pas seulement l’écho mais le messager animé d’une force mystérieuse qui élève le verbe au dessus de l’étiage commun. Riche et inspirée, sa poésie charrie son flot d’images, de pensées, de sensations remontant ainsi jusqu’à la source de l’indicible sentiment.
Homme, humble et solitaire, il est l’incarnation du poète, sensible et tourmenté, de sa quête essentielle de pureté, autant de son refus d’accepter les lâches compromissions que de son adhésion aux prin-cipes sacrés qui fondent toutes communautés, l’on ressent qu’en son cœur le destin a gravé son empreinte.
Plus que tous autres, Abdelouahid Bennani, éprouve le poids de la destinée et malgré les contradictions inhérentes à la condition humai-ne, tout en la sachant fragile et peut-être à jamais inaccessible, il croit en la beauté de la rédemption.
Poète sans frontière, de ses racines orientales Abdelouahid Bennani possède ce don, ce pouvoir, de transmuer les mots, les substances les plus ordinaires en essences précieuses, d’exclamer les décevantes réa-lités quotidiennes, d’étancher sa soif, de ce besoin de laver la fange dont rêve de s’émanciper son âme tourmentée, il nous ouvre une voix possible en direction du ciel.
Entre le manifeste et le suggéré, sa poésie avec « Air Aphone » déploie des prestiges dont la splendeur efface ceux même de la plus haute raison, dans la mesure où aucune logique restrictive n’en contraint le sens.
Artiste des mots, il capte des visions dont les rythmes sont aussi importants que le sens qu’elles supposent véhiculer ainsi, Abdelouahid Bennani, d’une allégorie singulière, ouvrant la porte aux sentiments les plus purs, tisse l’étoffe de sa poésie dans la lignée des plus grands poètes arabes :
De Samih Al Quasir, il possède les images familières, en lesquelles s’expriment les voix jumelles de la solidarité et de la sincérité.
De Salah Abd Al Sabbour d’images brisées en mille éclats aux rythmes imprévus, il possède le style simple mais intense rebelle à tous mouvements oratoires.
De Nazik Al Mala’ika, mélancolique, son art se fait âpre et se cabre contre l’absurdité d’un siècle d’intolérances et de violences.
Avec Air Aphone, autant dans ce qu’elle peut avoir de plus douloureux que dans ses splendeurs cachées ou révélées, Abdelouahid Bennani humblement, nous convie à effleurer les mystères de l’âme humaine, de cette errance poétique longtemps vous ressentirez le merveilleux écho plein de vérité et d’interrogation. De lui viendra l’espérance…
- PHILIPPE LEMOINE, poète
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Abdelouahid Bennani est né à Tanger, au Maroc en 1958. Il composa des vers en arabe à l'âge de douze ans. Quelques années plus tard il entamera une nouvelle expérience avec la langue de Molière. Il devint alors collaborateur au journal local Servir puis L'Eclaireur que dirigeait le grand journaliste Marocain Mustapha Ouadrassi. Il s'occupera des activités culturelles et de la critique littéraire durant ses sept années de collaboration.
Il fera plusieurs publications dans des revues littéraires et des journaux. Professeur depuis vingt six ans il fut l'un des fondateurs de la revue pédagogique L'Educateur de l'Ecole Normale Supérieure de Tétouan où il enseigna pendant douze ans. Il enseigne actuellement le français dans un lycée de Larache et dirige sa revue littéraire Aqlams.
Ses fonctions avec Les Editions Mille Poètes :
Directeur de publication : revue Poetas Sin Fronteras
Responsable des publications hispanophones
Responsable des publications en arabe
Rédacteur : Mille Poètes Magazine